La miette de plus de mars
Carnet de voyages
En Inde, le voyage secoue, déboussole et se fait initiation. Nous vous avons dégoté certaines de nos meilleures anecdotes vécues au cours de différents séjours.
Si vous désirez un jour faire une ballade relativement courte jusqu’à un village du coin, méfiez-vous des indications que vous pourriez recevoir. Nous logions dans un hôtel à Kausani dans l’Uttarakhand et voulions nous rendre à un petit village non loin de là. Après avoir reçu un itinéraire, et même un plan dessiné à la main par le gérant de l’hôtel, nous nous mettons en route en suivant minutieusement les indications de notre hôte. Une heure et des poussières de marche plus tard, dans la chaleur et le long d’une route en terre au beau milieu des montagnes, toujours pas de signe d’une habitation. Nous continuons en nous persuadant que le village apparaitra après le prochain tournant de la route. Épuisées, désespérées et à sec d’eau, après plus de deux heures de marche, nous tombons face à une petite cabane faisant office de magasin de fortune. Après avoir apaisé notre soif, nous demandons notre chemin au propriétaire de l’échoppe notre localisation. Heureusement pour nous, un bus allant en direction de notre hôtel (et qui ne passe qu’une fois par jour) arrivait bientôt ! Le village en question restera à tout jamais un mystère pour nous.
Lors de nos premiers jours dans le sud de l’Inde aux alentours de Pondicherry, nous logions au bord de la mer, superbe localisation ! À mon premier réveil, je décide d’aller faire une petite marche matinale sur la plage, histoire de découvrir les lieux. Avant d’atteindre le bord de mer, j’aperçois au loin des habitants du coin assis sur le sable face à la mer. Je me dis que c’est adorable de voir ces personnes profitant de la nature pour méditer de grand matin. Grosse erreur. Je découvre rapidement que la plage servait en fait de toilette publique.
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Juillet, nord de l’Inde, Rishikesh. Un festival se déroulait à cette époque dans différentes villes sacrées situées le long du Gange, Rishikesh en faisant donc partie. Cet événement impliquait des jeunes hommes qui débarquaient d’un peu partout du pays, habillés en orange et qui célébraient un certain événement en lien avec Shiva.
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Il faut savoir que Rishikesh s’est implémentée sur les deux rives du Gange, reliées par des ponts suspendus au dessus du fleuve. Pour en revenir à ces centaine de milliers de jeunes hommes que nous appellerons les “Shivas”, ils étaient littéralement partout dans la ville et la remplissaient avec une énergie presque euphorique. Alors que nous tentions de traverser le pont (il était déjà assez compliqué d’y accéder avec la foule qui remplissait les rues), nous avons dû arrêter notre marche en plein milieu de la passerelle, et c’est à ce moment-là que l’histoire devient assez anecdotique. Coincées à près de vingts mètres au dessus du fleuve, les “Shivas” commencèrent à faire balancer le pont. À première vue marrante, cette situation l’était beaucoup moins quand on est atteint de vertiges. Bien évidemment, l’angoisse qui montait ne fit qu’entraîner les “Shivas” à faire balancer le pont de plus en plus fort, aidés par les singes qui se balancaient de cables en cables.
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Par Marine Payez