La miette de plus d'octobre
Incredible India, la grande première.
À 15 ans, je posais pour la première fois les pieds en Inde. Gros choc culturel bien entendu, surtout en débarquant à Delhi en pleine nuit du mois de juin. La découverte de la vie en ashram dans l'une des sept villes saintes du pays m'a offert une nouvelle ouverture sur l'hindouisme.
Le bruit, l’agitation, les gens, les animaux, les odeurs, tout semblait surgir d’un nouveau monde qui m’était encore inconnu. Pied gauche devant: j'évite de moins une des déchets. Pied droit: un sac poubelle s'accroche au bout de ma chaussure. Je regarde à ma gauche: des enfants des rues fouillent les immondices. À ma droite, un marchant ambulant installe des fruits et légumes de mille et une couleurs, quand soudain une main m'agrippe subitement l'avant bras et m'entraine vers l'autre côté de la route. J'effleure de justesse une des vaches sacrées du pays qui était prête à me rentrer dedans deux secondes plus tôt.
En ville, l'abondance de scènes de rues plus incroyables les unes que les autres accrochent sans arrêt le regard partout autours. Impossible de tout voir, impossible non plus de rater ces événements quotidiens qui, pour nous les occidentaux, sortent de l'ordinaire.
Quelques jours dans la cohue des rues de Delhi ont suffi pour s’habituer à cet étrange quotidien et à calmer ce qu’on appelle le fameux choc culturel.
Haridwar, l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme, n’est pas épargnée par cette pagaille indienne, bien au contraire. Cependant, la ville offre à ses visiteurs une vibration spirituelle intense, qui, au soir, bercée par les prières du Arti, s’écoule sur les rives du Gange éclairées par les bougies des fidèles.
Petite anecdote qui pourrait en étonner plus d'uns: notez que la ville entière est végétarienne, et que si vous désirez boire un petit verre, vous n'en trouverez pas ici.
En retrait de la ville et au bord du Gange se dresse discrètement le Santosh Puri ashram. Ce cocon familial rassemble une collectivité bien moindre que celle que nous pouvons retrouver dans l’ashram d’Amritapuri au Kerala.
Les journées sont grosso-modo similaires les unes aux autres : réveil très matinal qui s’enchaîne par une méditation, suivie des prières du matin. Une séance de yoga est proposée avant de prendre son petit déjeuner vers 9h (enfin ! les plus jeunes diront). Dans la matinée, tout le monde s’attèle à son karma yoga de la journée : balayer les salles, les allées; ranger les instruments de musique, etc. Quand tout est en ordre, le lunch est servi à la cuisine. Assis par terre, en silence, chacun mange (principalement avec ses doigts de la main droite*) un délicieux repas végétarien préparé avec bienveillance par les cuisiniers de l’ashram. Un temps libre est ensuite dédié à la digestion, à de la lecture, ou même à une petite sieste pour les plus fatigués. Avant de reprendre les activités de l’après-midi consacrées à l’écoute de divers enseignements, un chaï peut être dégusté avec un fruit en accompagnement (pour ma part, les mangues du jardin étaient mes préférées). En début de soirée, c’est l’heure de manger à nouveau, toujours en silence bien sûr. S’en suit du Arti, prières et chants du soir autour du temple de l’ashram où reposent Baba Ji et Mata Ji. Après ce recueillement mélodieux et introspectif, chacun se retire dans sa chambre pour y entamer un repos réparateur et se préparer au réveil matinal du lendemain.
L'ashram et le fleuve sacré sont séparés par une forêt qu'il faut traverser pour atteindre les rives du Gange. À l'écart de la ville, ces dernières sont moins fréquentées et permettent de nager en toute tranquillité. Contrairement aux hommes, les femmes doivent se baigner habillées. Heureusement qu'en juin les températures sont propices pour le séchage des vêtements.
Les chiens de l'ashram (adorables sont-ils) accompagnent régulièrement les invités pour une ballade au bord du Gange, et en profitent eux aussi pour piquer une tête rafraîchissante dans les eaux sacrées.
* En Inde, la main gauche est considérée comme impure. C'est avec cette dernière que les indiens se lavent aux toilettes (ils n'utilisent pas de papier toilette comme en occident mais bien un jet d'eau). Manger avec la main gauche est donc considéré comme dégueulasse. Alors quand on est gauchère, laissez-moi vous dire que ce n'est pas super pratique lors des repas..
Par Marine Payez
En ville, l'abondance de scènes de rues plus incroyables les unes que les autres accrochent sans arrêt le regard partout autours. Impossible de tout voir, impossible non plus de rater ces événements quotidiens qui, pour nous les occidentaux, sortent de l'ordinaire.
Quelques jours dans la cohue des rues de Delhi ont suffi pour s’habituer à cet étrange quotidien et à calmer ce qu’on appelle le fameux choc culturel.
Haridwar, l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme, n’est pas épargnée par cette pagaille indienne, bien au contraire. Cependant, la ville offre à ses visiteurs une vibration spirituelle intense, qui, au soir, bercée par les prières du Arti, s’écoule sur les rives du Gange éclairées par les bougies des fidèles.
Petite anecdote qui pourrait en étonner plus d'uns: notez que la ville entière est végétarienne, et que si vous désirez boire un petit verre, vous n'en trouverez pas ici.
En retrait de la ville et au bord du Gange se dresse discrètement le Santosh Puri ashram. Ce cocon familial rassemble une collectivité bien moindre que celle que nous pouvons retrouver dans l’ashram d’Amritapuri au Kerala.
Les journées sont grosso-modo similaires les unes aux autres : réveil très matinal qui s’enchaîne par une méditation, suivie des prières du matin. Une séance de yoga est proposée avant de prendre son petit déjeuner vers 9h (enfin ! les plus jeunes diront). Dans la matinée, tout le monde s’attèle à son karma yoga de la journée : balayer les salles, les allées; ranger les instruments de musique, etc. Quand tout est en ordre, le lunch est servi à la cuisine. Assis par terre, en silence, chacun mange (principalement avec ses doigts de la main droite*) un délicieux repas végétarien préparé avec bienveillance par les cuisiniers de l’ashram. Un temps libre est ensuite dédié à la digestion, à de la lecture, ou même à une petite sieste pour les plus fatigués. Avant de reprendre les activités de l’après-midi consacrées à l’écoute de divers enseignements, un chaï peut être dégusté avec un fruit en accompagnement (pour ma part, les mangues du jardin étaient mes préférées). En début de soirée, c’est l’heure de manger à nouveau, toujours en silence bien sûr. S’en suit du Arti, prières et chants du soir autour du temple de l’ashram où reposent Baba Ji et Mata Ji. Après ce recueillement mélodieux et introspectif, chacun se retire dans sa chambre pour y entamer un repos réparateur et se préparer au réveil matinal du lendemain.
L'ashram et le fleuve sacré sont séparés par une forêt qu'il faut traverser pour atteindre les rives du Gange. À l'écart de la ville, ces dernières sont moins fréquentées et permettent de nager en toute tranquillité. Contrairement aux hommes, les femmes doivent se baigner habillées. Heureusement qu'en juin les températures sont propices pour le séchage des vêtements.
Les chiens de l'ashram (adorables sont-ils) accompagnent régulièrement les invités pour une ballade au bord du Gange, et en profitent eux aussi pour piquer une tête rafraîchissante dans les eaux sacrées.
* En Inde, la main gauche est considérée comme impure. C'est avec cette dernière que les indiens se lavent aux toilettes (ils n'utilisent pas de papier toilette comme en occident mais bien un jet d'eau). Manger avec la main gauche est donc considéré comme dégueulasse. Alors quand on est gauchère, laissez-moi vous dire que ce n'est pas super pratique lors des repas..
Par Marine Payez